En matière d’isolation extérieure, la troisième famille des bâtiments d’habitation se distingue par un traitement spécifique des façades. En vertu de l’instruction Technique n°249 (IT249), celles-ci doivent en effet assurer la sécurité maximale face au risque de propagation de l’incendie.
La troisième famille est une catégorie d’ouvrages comprise entre des logements en R+4 et ceux dont le plancher le plus haut est situé au maximum à 28 mètres du sol.
Très fréquents dans le parc social (mais aussi dans le parc privé), ces constructions sont presque toujours situées dans un environnement très urbanisé. A cet égard, l’accès des équipes d’intervention, en cas d’incendie, n’admet aucune défaillance. La hauteur admissible du plancher le plus élevé est par exemple relative à la limite de déploiement des échelles de pompiers.
Par ailleurs, dans un environnement urbain, les paramètres humains tels que la densité des populations et certains modes de vies questionnent sans cesse le rapport que les habitants entretiennent avec leurs logements.
Dans l’attente d’une approche holistique quant à l’impact des usages sur la sécurité des lieux d’habitation, les instances réglementaires ont souhaité que les moyens techniques désignés depuis longtemps pour interdire la propagation de l’incendie soient réévaluées.
Cette réévaluation a donné lieu à la publication d’un document regroupant des prescriptions techniques sous le contrôle des pouvoirs publics, en Avril 2016.
Depuis certaines évolutions règlementaires survenues le 22 Aout 2019, seuls les bâtiments d’habitation de troisième famille, ainsi que les ERP à partir de R+2, sont concernés par ces prescriptions.
Quant aux Immeubles de Moyenne Hauteur (IMH) ils ne peuvent désormais recevoir que des solutions se prévalant d’une incombustibilité maximale.
La nouvelle version du Guide de Préconisations se conforme donc aux récentes évolutions réglementaires mais présente également un panel élargi de solutions techniques.
Ces solutions permettent en effet de mieux appréhender certains cas, plus ou moins fréquents, pour lesquels la configuration des façades pourrait constituer un obstacle à une isolation extérieure.
La règle du C+D détermine la distance autorisée entre deux baies superposées. Celle-ci se décompose par la hauteur séparant deux baies (C) et par la dimension d’un éventuel élément en saillie, une allège par exemple (D). Cette dernière dimension caractérise essentiellement un obstacle horizontal à la propagation des flammes.
Certains bâtiments ne comportent aucune de leur façades conformes à ladite règle.
L’isolation de façade peut alors être envisagée de deux façons : Dans le cas d’une réhabilitation lourde, on réduit la hauteur des ouvertures, généralement en rehaussant le pied de baie par un ouvrage en maçonnerie. Ainsi, la façade gagne doublement en performance thermique : elle augmente sa surface opaque et peut alors recevoir une isolation en Polystyrène expansé.
Bien évidemment, cette requalification n’est pratiquement pas envisageable en site occupé.
Dans ce cas précis, il faut se résoudre à l’utilisation de fibres incombustibles même si cela grève immanquablement l’économie du chantier.
Cependant, si certaines façades d’un ouvrage sont conformes à la règle du C+D alors que d’autres ne le sont pas, il alors est possible de traiter le maximum de surface en PSE afin d’alléger le coût de la réalisation.
De même, la présence de travées non conformes à la règle du C+D au milieu de barres d’immeubles, n’empêche pas l’utilisation du PSE en isolation extérieure sous enduit.
Les parties non règlementaires seront traitées en fibres, alors que celles comportant des baies non problématiques pourront être correctement isolées en Polystyrène Expansé.
Ainsi une isolation très performante sera parfaitement envisageable, moyennant le respect des prescriptions décrites dans la version 2.0 du Guide de Préconisations.
Selon la formule consacrée, ce nouveau Guide de Préconisations vaut Appréciation de Laboratoire au sens de l’Instruction Technique n°249. Ce statut renvoie directement à l’exigence que dispose l’Article 13 de l’arrêté du 31 janvier 1986 en matière de protection incendie des habitations de Troisième famille.
Les professionnels de la réhabilitation énergétique peuvent donc appliquer ces nouvelles préconisations sans aucune hésitation. L’utilisation du PSE pour la rénovation des façades des logements collectifs est une fois encore reconnue comme une solution parfaitement compatible avec la protection contre l’incendie des bâtiments d’habitation.
Découvrez notre 3ème Apothème, traitant de la Résilience.
Lire l'article