La technique des vides sanitaires fut d’abord une solution assurant aux maisons individuelles le maximum de salubrité. Il s’agissait surtout de limiter la pénétration de l’humidité et de diverses émanations provenant du sol. Alors que cette technique démontrait aussi ses avantages en matière de pérennité des constructions, les évolutions réglementaires du bâtiment ont révélé son adaptation à de nouvelles exigences thermiques. Permettant d’atteindre des performances inédites en matière d’isolation des planchers, les vides sanitaires se sont hissés au rang des modes constructifs les plus répandus.
En matière de remontées d’humidité, les solutions varient selon les pays. En Grande-Bretagne et aux Pays-Bas, par exemple, la technique des murs en double-peau permet à la vapeur d’eau provenant du sol, de s’évacuer au moyen de grilles d’aération. Coûteuse et d’une efficacité parfois contestée, cette solution correspond essentiellement à des habitudes culturelles qui font la part belle à certains habillages traditionnels telle que la brique.
En France, le choix s’est porté sur le vide sanitaire, car le sol, vecteur d’humidité, est également à l’origine d’une pollution domestique : le Radon. Le Radon est produit par la désintégration de l’uranium présent naturellement dans de larges zones du territoire. Ce gaz radioactif se concentre dans les parties directement en contact avec les sols. Les caves mal ventilées sont particulièrement concernées : Les mauvaises odeurs, par exemple, seraient un indice de la présence du Radon. Sa toxicité n’est pas à prendre à la légère : il pourrait être responsable de 12 % des cancers du poumon. Assurant une ventilation permanente sous le plancher, le vide sanitaire préserve donc le logement de l’insalubrité inhérente aux sols.
En désolidarisant le plancher et le sol, le vide sanitaire stabilise aussi la construction. Par exemple, les mouvements de terrains argileux (tassements, gonflements) ne mettent plus en péril l’intégrité du bâti, évitant ainsi les problèmes de fissuration. Le plancher est désormais moins dépendant de la nature du sol : les constructions sur des plans inclinés deviennent plus sûres et la non-homogénéité des terrains cesse d’être critique.
Technique constructive immanquablement associée au vide sanitaire, le plancher poutrelles a bénéficié d’un environnement favorable au cours de ces dernières années. À mesure que les réglementations thermiques se succédaient, les solutions d’isolation sous dallage montraient leurs limites. Les résistances thermiques proposées par les fabricants marquaient le pas et seuls les planchers poutrelles semblaient répondre aux nouvelles exigences.
Assurant le calage des poutrelles et le coffrage de la dalle de compression, les entrevous en polystyrène expansé intégrèrent aussi la fonction thermique des planchers. Pourvus d’une languette isolante couvrant le dessous des poutrelles, ces entrevous permirent d’atteindre des niveaux sans précédent. Les résistances thermiques R= 4 m².K/W devinrent alors fréquentes et l’engouement pour les maisons passives incitèrent même les industriels à proposer des solutions encore deux fois plus performantes.
Ainsi, les réglementations successives ont favorisé l’essor des planchers poutrelles. Cette technique, dépassant les exigences thermiques courantes, se positionne désormais sur les niveaux les plus ambitieux de la « performance énergétique ». Cette réalité ne doit toutefois pas occulter les qualités premières de ce procédé : les vides sanitaires et leurs planchers poutrelles préservent la salubrité et la sécurité des maisons individuelles.
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